Histoire et Patrimoine

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L’origine de ce nom est toujours sujet à controverse. Ce qui peut sembler paradoxal puisque ce nom se retrouve ailleurs dans le département (Eoulx, Demandolx). Volx, qui s’écrivait Voulx ou Vaulx, pourrait venir de Vaux, qui signifie vallée. Plus vraisemblablement, le nom pourrait venir de Baulx, par substitution de la consonne labiale B en V, fréquente dans l’idiome Catalan, importée en Provence par les Comtes de la maison de Barcelone. Baulx exprime alors l’idée d’un escarpement, d’un rocher abrupt.

C’était la principale source du village. Située en haut du ravin de Fontamaurri (mère des fontaines en provençal), elle débute au pied d’un entonnoir géant naturel, les Margaridètes. Ces marnes récoltent une grande partie de l’eau de pluie qui était ensuite acheminée vers le village par un réseau en terre cuite. Les regards sont aujourd’hui toujours visibles.

Sentier d’interprétation « Eau et Garrigues », livret disponible en téléchargement ou à l’accueil de la Mairie.

C’est une ancienne mine d’eau.
Une mine d’eau est un puits horizontal creusé dans la roche qui suit une veine d’eau. La galerie recueille alors l’ensemble des eaux de ruissellement qui descendent doucement vers son extrémité. La galerie de la basse fontaine, d’environ 50 mètres de profondeur, peut être observée depuis la placette qui porte ce nom.

Evoquer le passé du château de Volx , c’est appréhender l’histoire des seigneurs de Volx.

D’après les recherches de Blandine MAUREL(1), l’existence du château de Volx est confirmée avant 1126 par la présence du premier seigneur de Volx, Guillaume de Volx.

Blandine MAUREL, toujours dans le même ouvrage, a établi un tableau chronologique des seigneurs de Volx et de leurs titulaires qui couvre la période 1126 à 1789. Il met en évidence plusieurs formes de seigneurie: unique, conjointe, triple, parmi lesquelles le comte de Forcalquier, les maisons de Villemus, de Saint-Maime, de Savigny, de la Croix, de Valavoire, de l’ordre de Saint-Jean ainsi que la maison des Amat, dernière de la lignée collatérale.

Les Valavoire ont pris possession de la deuxième coseigneurie en 1466 par le mariage de la fille unique de Jean de Villemus avec Antoine de Valavoire(2). Son petit fils, Antoine II et son épouse Marguerite de Forbin eurent neuf enfants dont Palamède.
Palamède de Valavoire épousa le 4 juillet 1576 Madeleine de François qui lui apportait une dot substantielle. Il mourut en 1607 après avoir testé en faveur de sa femme la tutelle de ses enfants et la direction de ses biens.
Durant sa régence, Madeleine de François racheta aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem la partie de la seigneurie qu’ils possédaient encore et, à partir de 1611, la seigneurie de Volx devint unique.

Son fils, Pierre de Valavoire épousa en 1618 sa cousine Gabrielle de Forbin qui apportait elle aussi « une dot substantielle ». « C’est de ce mariage que naquit le plus grand homme de la famille et peut-être le plus illustre des enfants de Volx : François Auguste de Valavoire. »(3)

François Auguste de Valavoire fit carrière dans les armées de Louis XIV. Il s’y enrichira par de nombreux butins de guerre et sera nommé maréchal par le roi qui érigera pour lui (le jour de son mariage avec Marie d’Amat, le 6 décembre 1652) les terres de Valavoire, Montaigu, Le Bourguet et Volx en marquisat.
Sous son marquisat, « le château des Valavoire s’est profondément modifié » (annexe 1)
Il meurt le 26 avril 1694, sans enfant, laissant tous ses biens à sa femme Marie d’Amat qui fera procéder le 2 février 1695 à un inventaire des biens du château (4).

Ce document est inestimable à plusieurs titres : non seulement il met en évidence la somme considérable que représentaient les biens du château, leur richesse historique, culturelle, financière, mais aussi il permet de connaître la structure du château, le nombre de pièces, leur affectation. Il y est fait également mention d’une chapelle richement dotée à l’intérieur de l’enceinte du château.

Marie d’Amat régna pendant trente ans et mourut le 6 décembre 1726 dans le château de Volx. Elle lègue tous ses biens à son neveu Louis-Balthazar d’Amat dont le fils François-Auguste devint le second marquis de Volx.

De son mariage avec Honorée de Ricou naquirent plusieurs enfants dont Jean-Louis Auguste d’Amat né en 1744 et mort en 1784 sans enfant.
En dépit des dispositions testamentaires de son aïeul Louis-Balthazar, ce fût sa sœur Marie d’Amat née en 1748 qui assuma le marquisat et la dernière seigneurie de Volx.
Les titres seigneuriaux de Marie d’Amat furent abolis le 4 août 1789 : le château devenait bien national.

Dès 1791, le Directoire départemental avertissait le président du district de Forcalquier de protéger des biens d’une telle valeur. Malgré cela, le 27 septembre 1792 « le plus beau château de Provence » (annexe 2) était incendié privant les Volxiens d’un bien national. L’incendie a été tellement violent que certains galets des murs des anciennes écuries (aujourd’hui réhabilitées en logements communaux) ont viré au rouge.
Courant 1794, il est ordonné la destruction des ruines du château. Il en coûta 1395 livres – somme qui démontre l’importance des travaux- à la commune de Volx qui se fit rembourser par le district de Forcalquier.

Bibliographie :
1- Histoire de Volx dans la Provence 1126-1913, Blandine MAUREL, imprimerie Bene, Nîmes, 1986, pages 56 et 57
2- B.S.S.L. (Bulletin de la Société Scientifique et Littéraire des Basses-Alpes) N° 239, page 73
3- B.S.S.L., N° 239, page 84
4- Archives du département des Alpes de Haute Provence, E.903 et B.2028

C’est la grande place de Volx, devant la mairie, appelée ainsi en souvenir d’un très grand rassemblement, une félibrée, qui a eu lieu ici en 1895 qui a réuni les grands noms du félibrige dont Frédéric Mistral.

Il vit le jour à Volx le 11 novembre 1799, – soit le 20 brumaire de l’an VIII de la « République française une et indivisible » – dans une famille micro-bourgeoise locale.

Son père Joseph-André est avocat et maire de Volx, qui céda sa place à son propre père, un des quatre bourgeois de la localité. Sa mère Marie-Elisabeth DECORIO était aussi fille d’avocat du village. Sa maison familiale se situe rue grande et il grandit en compagnie de deux frères ainés et d’une sœur cadette. Il faut noter qu’en rupture avec les pratiques inégalitaires de l’Ancien Régime que son père nomme ses quatre héritiers par parts égales.

En 1827, il entre dans l’administration des eaux et forêts et devient garde général en 1831 en charge de l’arrondissement de Digne, en résidence à Digne puis aux Mées, de l’arrondissement de Forcalquier (1835), de l’arrondissement de Saint-Pons de Thomières – Hérault – (1843) et enfin à Pertuis (1846). Ce poste lui donne une parfaite connaissance du terrain.

Il fonde son foyer en 1833 avec Louise-Henriette RICARD (mariage le 06-02-1833 à Château-Arnoux) de 16 ans sa cadette. Cinq filles et un garçon naîtront au gré des affectations successives. Au moment de l’avènement de la seconde république proclamée le 25/02/1848, AILHAUD est garde général à Pertuis d’où il est révoqué par le ministre, à la demande du préfet du Vaucluse, le 19 mars 1849 pour menées démagogiques et propos séditieux. Il retourne à Château-Arnoux et continue ses activités républicaines dans les Basses Alpes, candidat à la députation de l’Assemblée constituante aux élections aux élections partielles de janvier 1849. Il souhaite se présenter aux élections législatives de mai 1849 mais c’est CHATEAUNEUF, l’ex-commissaire du gouvernement révoqué qui a été choisi comme candidat.

En décembre 1851, AILHAUD est un des principaux – un des plus prestigieux – chef de l’insurrection de décembre qui forme avec AILLAUD, BUISSON (Ancien maire de Manosque), Ch. COTTE (Digne), ESCOFFIER (Forcalquier) et BARNEAUD (Sisteron) le Comité Central de Résistance. Il a dû diriger les opérations le mardi 09 décembre lors du combat des Mées qui marque la fin des insurgés bas alpins – contre le coup d’état du 02 décembre1851 de Louis Napoléon Bonaparte – pour la défense de la République qu’ils voulaient démocratique et sociale. Vaincue cette insurrection n’en était pas moins porteuse d’avenir.

Seul AILHAUD de Volx ne voulut pas poser les armes. Avec quelques compagnons, il traverse la Durance et se retire dans la montagne de Lure d’où, abandonné par ses derniers compagnons, chassé par la neige et le froid, il réussit à traverser la Provence et à gagner Marseille où il est arrêté sous un faux nom. Sans doute se préparait-il à s’embarquer pour l’étranger. Il est présenté devant le juge d’instruction, puis déféré en conseil de guerre le 11 mars 1852. Sa tête est sauvée par un officier que les insurgés avaient fait prisonnier aux Mées et qui témoigne qu’AILHAUD lui a sauvé la vie. C’est un meneur d’hommes tribun de terrain avec une dimension d’organisateur et même de chef de guerre. Il intervient dans les chambrettes, ou chambrées, ces lieux de sociabilité provençale, ces cercles d’hommes où se diffusent les idées républicaines ; on lit les journaux progressistes dans les chambrettes qui sont de plus en plus contrôlées, surveillées par le pouvoir, interdites même et qui deviennent des sociétés secrètespar la remise en cause progressive des libertés publiques. Traduit devant un conseil de guerre composé de sept membres, il est condamné à la déportation à Cayenne.Son recours en grâce est rejeté et il est transporté le 25 avril 1853.Il reçut à son arrivée le matricule 276. Il décède – du scorbut – avant même la fin de sa première année d’exil à l’hôpital de l’île royale le 12 avril 1854.